French Romance

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Je sais que je ne publie plus rien en ce moment, mon blog est à l'abandon. Côté vie, c'est pareil. Je rêve à la dérive plus que jamais. Ces vacances, un break. Je vais très certainement être Jury pour le Festival de Romans 2008, j'espère y faire des rencontres riches et interessantes, pourquoi pas passer quelques heures à discuter sur l'art et le plaisir d'être libre, simple et adulte... à voir, suivant les gens qui m'entoureront. Il faut savoir que je ne parle jamais de La Vie quand elle me tombe dessus: oh bien sur, je fais part de mes sentiments, de ma vision étrange et bullesque du monde, mais comme toujours je me retranche face aux blessures et met un temps fou à les exposer. Je parle peu, finalement. Depuis 3 ans, je vis dans ma tête. Ou plutôt depuis toujours.

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Qu'ai-je gardé pour moi? Le divorce de mes parents en plein début d'adolescence. Ma mère qui s'enfermait nuit et jour dans sa chambre avec pour seule compagnie son pc, mon père qui est parti à 500km de là chez ses parents en emmenant le dit pc un jour. Sa crise cardiaque. Moi et mon frère qui errions plus ou moins seuls dans ce bordel. Mes déménagements successifs dans un ville, puis à l'autre bout de la France, mon père qui vit chez ma belle-mère qui ne nous aime pas, mon frère qui a arreté les cours avant d'avoir son bac et mes mutilations sur le corps. Quand j'ai dormi sur un parking de supermarché à défaut de me suicider connement. Lorsque j'ai retrouvé une maturité et une stabilité, le fait que mon beau-père ait perdu son emploi et ma mère ses amis, et qu'on soit expulsés de la maison dans laquelle enfin nous étions heureux, le fait que j'ai du vivre chez armand en clandestine puis que ses parents m'aient viré, que j'ai vécu chez mon batteur et qu'enfin je reçoive une piaule de 10m² pendant que je m'inquiète sans cesse sur la situation instable de ma mère qui déménage faute d'argent tous les 3 mois dans des logements minuscules et de mon père qui dépend entièrement du RMI malgré qu'il bosse comme un dingue et qu'il ait mon frère à charge. Je les aime tellement. On me mérite pas ça putain.

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Le fait que cet été je me suis noyée dans l'alcool au lieu de parler à quelqu'un. Que des connards insensibles et immatures se soient permis de me piétiner et que je me sois laissée faire sans broncher. Et qu'ensuite on me jette comme une vieille chaussette sur un commun accord et qu'au fond même si ça m'a soulagé je n'ai encore une fois pas pu distribuer la paire de coup de pieds aux couilles légitimes que j'aurais du distribuer. Mais vous savez, au fond, si je ne parle jamais, c'est que la majorité du temps je remercie le monde de m'avoir donné la vie que j'ai, cette vie si belle, avec tellement de bons souvenirs, avec ces parents qui m'aiment si fort si fort qu'ils sont une partie de moi chacun, un frère que je considère comme mon second souffle sur lequel je dois veiller mais qui secrètement surveille mon extrême et invisible sensibilité. De connaitres des gens comme Armand, ou Clémentine. D'avoir gagné le Festival de Romans et qu'on m'ait dit que je valais beaucoup, énormément, que des gens se soient penchés sur mon destin avec bienveillance. Et que je remercie du fond du coeur. Vous savez, j'aime ma vie. Mais il faut que j'apprenne que dire les choses, ce n'est pas nécessairement se plaindre. VOILA. Et avec tout ça je suis gentille, saine, optimiste. Et puis vulnérable, mais je me dis qu'un jour, c'est ce qui fera ma force, et mon charme. Merci à ceux qui ont su m'écouter.

Piou.